La mort n’est pas un avenir

Depuis quelques temps, les catastrophes naturelles, la multiplication des conflits et la fréquence accrue des attentats meurtriers partout dans le monde font que la mort est beaucoup plus présente dans notre vie quotidienne.

Pour la plupart d’entre nous, la mort est une « invitée indésirable » dont l’annonce est loin de nous réjouir, même si par la force des choses nous la côtoyons régulièrement.

  • La peur de la mort

En effet, se savoir mortel n’est une surprise pour personne, mais le plus souvent, la mort est associée à de la souffrance et à de l’angoisse.

Elle fait si peur que nombre d’entre nous préfèrent éviter de penser à cette échéance, repoussant tant qu’ils le peuvent l’idée qu’un jour, « peut-être », ils mourront.

Woody Allen, par exemple, met la mort à distance en soignant par l’humour sa névrose existentielle lorsqu’il affirme: « La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible ».

Quoi qu’il en soit, la mort est un processus incontournable qui concerne chaque individu, sans exception.

Expérience propre à chacun, elle ne peut ni se communiquer ni se transmettre et ne s’inscrit pas dans l’inconscient collectif puisque nul n’en est jamais revenu pour témoigner.1

De même, pour les personnes qui ont vécu une NDE ( Near Death Experience – ou expérience près de la mort ), on pourrait dire cette lapalissade, que quand bien même ils ont vécus une expérience proche de la mort : « si ils sont vivants, c’est qu’ils ne sont pas morts ».
Ainsi, aucun être vivant n’a pu vivre l’expérience véritable de la mort et c’est sans doute cet inconnu total qui en fait quelque chose d’aussi angoissant.

En fait nous avons peur de la mort car elle est une certitude inéluctable que nous mettons devant nous comme un futur, un « à venir » dont nous ignorons tout.

  • La mort « devant nous » est une illusion

Et pourtant, la mort devant nous n’est pas une réalité !

Je m’explique.

Sachons tout d’abord que chaque nuit nous laissons dans notre lit des milliers de kératinocytes 2 , autrement dit des cellules épithéliales. En effet, d’après les biologistes, notre corps compte près de cent mille milliards de cellules 3 et vingt milliards d’entre elles meurent chaque jour pour être remplacées par des nouvelles.

Ainsi, les cellules de notre corps sont renouvelées en quasi-totalité plusieurs fois en une vie.

En bref, notre corps est en renouvellement permanent grâce au phénomène de la mort cellulaire programmée.
C’est le phénomène de l’apoptose bien connu dans l’embryogénèse, où pendant la grossesse, la plupart des structures creuses de notre corps (cœur, tube digestif, etc.) sont issues de cette action de « sculpture » d’une forme pleine par ce travail de mort cellulaire.4

On pourrait donc dire qu’ 1/5000ème du nombre total des cellules de notre corps disparaît en « cadavre » tous les jours.

Et en poussant le raisonnement jusqu’au bout, une personne de 80 ans à laissé derrière elle 5,840 fois le nombre total de ses cellules, un peu comme 5,840 cadavres (presque 6 cadavres) !

Autrement dit, non seulement les cellules de notre corps sont plus jeunes que nous, mais nous avons plus de morts (cadavres) derrière nous que nous n’en avons potentiellement devant nous …

  • Nous ne serons jamais un cadavre 

En fait nous avons peur de la mort parce que nous nous identifions au cadavre que nous croyons devenir un jour.

Or, la réalité est que nous ne serons jamais un cadavre !

C’est comme si notre homme de 80 ans s’identifiait aux 6 cadavres qu’il a laissés derrière lui.

  • La dimension de l’Homme est la Conscience

Chaque inscription dans le temps et l’espace est soumise à la mort, c’est le propre même de toute manifestation. Il n’existe aucun objet, aucune forme qui ne soit pas en transformation.5

Toute transformation est « mort et naissance ».
Cette transformation est libératrice d’énergie et pour nous humains, cette libération se nomme la Conscience.

Pour que la Conscience évolue, il faut que la matière se transforme, puisque la vie est un mouvement permanent. Il faut donc que les cellules meurent pour naître à autre chose.

Avec notre vision duelle, nous opposons la mort à la vie, mais ce n’est pas la réalité.

La Vie est « mort et naissance » et non « vie et mort ».

Ainsi, nous pouvons dire que la mort n’est pas devant nous, mais derrière nous !

Il faut mourir sans cesse, pour naître à autre chose.

En ce sens, la mort est vitale.

  • Seule la Conscience Est

A partir de la naissance, la conscience de chacun évolue et cette évolution est issue de la transformation permanente des cellules de notre corps, dans cette rencontre permanente entre les cellules qui meurent et celles qui naissent.

Nous sommes l’énergie libérée par cette transformation, nous sommes cette Conscience, cet instant présent de transformation, immatériel et insaisissable.

Alors pourquoi nous identifier au cadavre que notre corps va devenir ?

Un cadavre n’a rien à voir avec la Conscience.

L’instant de notre mort est comme chaque instant de notre vie : un instant présent.
Il n’est pas un futur.

Seule la Conscience Est.

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Cf le thème du film de Joël Schumacher : « L’Expérience interdite », (1991). Le héros Nelson Wright, étudiant en médecine, réussit à convaincre ses condisciples de provoquer son arrêt cardiaque afin d’expérimenter la mort. Il compte revenir de l’au-delà qui, croit-il, pourrait lui donner quelques réponses sur la mort, et donc sur la vie.

Les kératinocytes sont des cellules en renouvellement permanent. Elles constituent la plus grande partie de l’épiderme et des phanères (ongles, cheveux, poils).

Ce qui, mises bout à bout, représenterait près de 15 000 kms !

Un exemple spectaculaire de ce phénomène est celui des doigts de la main qui ne prennent leur indépendance que par la disparition de la palme qui les unit.

Même le diamant s’oxyde à l’air libre.

La chronique de la Loi du Principe

L’art de lire les signes de la vie par Jean-Philippe Brébion

Paru dans Néosanté, décembre 2016, numéro 62

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3 réflexions sur “La mort n’est pas un avenir

  1. Très bel article auquel j’accorde toute ma gratitude pour sa clarté et sa conscience!
    J’ai des fois l’impression que nous pouvons continuer de ‘mourir’ certaines portions de vies antérieures. Encore là, aucune preuve, mais tout de même une impression bien profonde.
    Merci

  2. Merci à tous nos kératinocytes obéissant à la loi de l’apoptose : ils nous ont quittés en silence et de bon gré pour nourrir acariens ou tardygrades…Oblation quotidienne de nos grands organismes à de petits peuples invisibles. On pourrait réécrire Alice au Pays des Merveilles.

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