Peur du vide

La Peur

Dans ce nouvel article, je m’inspire de l’actualité pour vous proposer la peur comme thème de réflexion, dont la peur du vide.

En effet, différents attentats commis récemment en France, ou ailleurs dans le monde, ont installé un climat anxiogène perturbant, plus ou moins, nos fonctionnements individuels et collectifs.

En Juin 2002, dans la revue Psychologie Magazine, Frédéric Lenoir précisait que l’on trouve 360 fois la phrase : « N’ayez pas peur ! » dans les Ecritures bibliques.

Et dans notre monde contemporain, cette injonction a été largement reprise par les écrivains, les artistes et les médias.

Mais qu’est ce que la peur ?

Sur le plan biologique, la peur est un instinct de survie permettant à l’animal d’éviter les situations qui mettraient l’espèce en péril.

Pour l’homme, c’est une émotion qui se manifeste soit en présence soit dans la perspective d’une chose – ou d’une personne – considérée comme un danger ou une menace.

Selon Boris Cyrulnik, « Ce qui nous fait peur, c’est l’idée que nous nous faisons des choses bien plus que la perception que nous en avons. »

En effet, nous n’avons pas tous les mêmes peurs parce que chacun perçoit la réalité concrète en fonction des informations inscrites en lui et contactées par son inconscient.

Ainsi, j’ai peur lorsque ce que je suis rencontre inconsciemment l’extérieur et l’interprète en termes de survie, c’est-à-dire dans la dualité. Autrement dit, il y a un intérieur auquel je suis identifié et un extérieur qui met ma survie en danger.

Le propre de l’Homme étant la Conscience – c’est-à-dire la Vie et non la survie -, il s’agit pour chacun de passer de l’inconscient au conscient.

Pour cela, nous avons à rencontrer en conscience ce que nous rencontrons inconsciemment.

En Bioanalogie, la rencontre est le troisième plan neutre, immatériel et omniprésent à toute manifestation et dont nous ne sommes pas conscients.

C’est par lui que s’exprime l’inconscient et c’est également par lui que nous pouvons accéder à la Conscience, révélant ainsi notre Talent créatif.

En clair, toute peur nomme le Principe d’une créativité qui n’est pas vécue en conscience.

Il ne s’agit plus de la peur au sens général, mais bien de « notre peur » individuelle, celle qui nous concerne personnellement : nous avons à la rencontrer et à y répondre. Car, la repousser ou chercher à la « dépasser » serait pareillement rester dans la survie.

La peur est donc une invitation à rencontrer et à expérimenter.

Voici quelques exemples qui nous montrent comment aborder la peur en Bioanalogie :

La peur est liée à une anticipation du présent. Sur le plan bioanalogique, nous pouvons donc la considérer comme une façon de se situer dans le temps. 

Et pour interpréter le sens de nos différentes peurs, nous utilisons, bien sûr, la Loi du Principe, c’est-à-dire le troisième plan (neutre).

  • Peur de la maladie

Andy vient me consulter parce qu’il souffre d’une hypocondrie qui lui gâche sa vie.

Etymologiquement le mot maladie vient de latin « male habitus » qui signifie « mauvais état ». Dit de façon neutre, il s’agit donc d’un état qui n’est pas dans la norme ou dans l’usage habituel. Donc, le Principe de la maladie est : être dans un état qui n’est pas normal, usuel, habituel.

D’autre part, nous avons vu que la peur est ce que nous avons à rencontrer.

Je demande à Andy s’il se reconnaît dans le fait de vivre très en conformité avec les conventions et les normes de la société. Il admet qu’en effet, il se sent enfermé dans un mode de fonctionnement très formaliste parce qu’il ne veut pas se faire remarquer, ou pour ne pas déplaire ni choquer autrui Ainsi, ne se permettant pas d’exprimer pleinement sa créativité et sa vérité intérieure, il n’arrive pas à être vraiment lui-même.

 A travers cette peur, la vie l’invite donc à sortir de toute convention pour vivre sa propre créativité. 

  • Peur de se retrouver sans argent 

C’est la grande peur d’Aline qui pourtant n’a jamais connu la pauvreté.

Selon le Principe neutre, « être sans argent » se traduit par être sans valeur, et donc être sans comparaison possible, puisqu’il n’y a pas de valeur équivalente.

En effet, toute recherche de reconnaissance de notre propre valeur est une comparaison à autre chose que soi-même. C’est toute la difficulté d’Aline qui agit dans la comparaison, en cherchant constamment une référence et une identité à l’extérieur d’elle-même.

À travers cette peur, pour entrer dans sa créativité, elle est donc invitée par la vie à cesser de chercher une valeur ou une reconnaissance extérieure. 

Et, toujours selon la Loi du Principe :

  • Peur du vide

Le vide est le troisième plan, celui de la rencontre et de l’expérimentation.

Invitation à expérimenter la vie sans attente, sans obligation de résultat et sans aucune intention de vouloir modifier l’extérieur.

  • Peur du noir

Dans le noir, donc sans lumière extérieure. 

Invitation à se réaliser, sans être validé par une « lumière » qui entretiendrait l’idée qu’il y a un « bon » ou un « mauvais » chemin. Donc à vivre pleinement, sans recherche de validation et de justification extérieurs.

En résumé

-La peur parle de ce que j’ai à rencontrer.

-Si j’ai une peur c’est que j’interprète le monde dans la dualité.

-Cette peur révèle un Principe de créativité que je n’expérimente pas.

-Restant dans la survie, je ne réalise pas la créativité de l’être unique que je suis : je ne vis pas !

Si la peur permet à l’animal de survivre, elle ne permet pas à l’Homme de Vivre.

Encore une fois, le propre de l’Homme est l’expérimentation de la Conscience.

Ce qui signifie être l’expérience et l’observateur de sa propre expérience, dans une Présence permanente, en se laissant œuvrer par la Vie. 

Ainsi, nos peurs sont des guides bienveillants qui nous éclairent afin de nous permettre de repérer où nous fonctionnons dans la survie en restant dans l’illusion de la dualité du monde.

Il s’agit d’une invitation à la transformation permanente !

En effet, passer de la survie à la Vie signifie transformer nos peurs et vivre intensément la créativité que seul l’être « Unique Original et Singulier » que nous sommes peut révéler.

NB : Le thème des peurs a été développé début 2015 dans la rubrique Les Principe de Juliette sur le site www.bioanalogie.com

La chronique de la Loi du Principe

L’art de lire les signes de la vie par Jean-Philippe Brébion

Paru dans Néosanté, février 2016, numéro 53

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Une réflexion sur “Peur du vide

  1. C’est d’une limpidité et d’une évidence hors du commun! Merci encore Jean-Philippe pour ce que tu permet de se révéler à travers toi pour mieux le partager 😉

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