S’accueillir…

« C’est ne pas vouloir un autre passé que celui que nous avons. »

Parmi les grands centres d’intérêt que nous avons en tant qu’humain, il en est un qui semble être universel : l’amour.


Depuis toujours l’homme décline ce thème dans toutes ses tonalités : amour filial, fraternel, amoureux, etc. Il suffit de regarder les valeurs mises en avant tant par les institutions de la société que par les différentes religions pour s’en convaincre.


Dans notre culture judéo-chrétienne, l’église chante les vertus de l’humilité et de la charité. La République française célèbre la fraternité et l’égalité. La franc-maçonnerie traditionnelle prône tolérance, bienfaisance, et solidarité. Sans parler du dévouement, première vertu d’un bon scout !


Ainsi cette éducation socio-culturelle et religieuse nous a nourri d’idéaux mettant l’amour de l’autre en exergue et qu’on le veuille ou non, nous avons été profondément imprégnés par ces préceptes. En bref, il faut aimer l’autre avant soi, en étant fraternel, charitable, dévoué et solidaire !


Forts de ces injonctions, combien de fois n’avons-nous pas culpabilisé d’être juste tels que nous sommes face à autrui ?


Combien de fois avons-nous cru devoir taire notre vérité pour ne pas « faire de la peine » ou, plus prosaïquement, par peur d’être incompris, d’être rejeté, ou simplement aimé ? Ne serait-ce qu’en face d’une phrase aussi simple : « tu as aimé le gâteau au chocolat que j’ai fait avec amour spécialement pour ton anniversaire ? (vous détestez le chocolat) Et que faites-vous le soir où votre conjointe a très envie d’aller au cinéma alors que vous n’avez qu’un souhait : rester tranquillement à la maison ?


Force est de constater qu’il n’est pas toujours facile de faire vivre nos valeurs altruistes à chaque instant !


D’aucuns diront également que l’on ne peut pas donner ce que l’on n’a pas reçu.
C’est d’ailleurs le thème principal des personnes qui se rendent dans les cabinets de consultation des psychologues, psychanalystes et autres thérapeutes.


Nous souffrons de ne pas être reconnus selon nos attentes, de ne pas ressentir de la bienveillance de la part des autres, de ne pas rencontrer la solidarité nécessaires à notre épanouissement, etc. Autrement dit, nous souffrons de ne pas recevoir assez d’amour.


Et comment faire pour développer toutes ces valeurs altruistes si nous-même n’avons pas reçu l’attention dont nous pensons que nous aurions eu besoin ?


En fait, nos relations sont totalement corrompues : nous voulons donner aux autres ce que nous n’avons pas, et nous faisons pour eux ce que nous voudrions qu’ils fassent pour nous.


Il nous faut véritablement repenser la question de l’amour.


En effet, en considérant l’amour comme un objet qui se donne ou qui se reçoit, tel un gâteau dont nous aurions reçu – ou pas – un morceau plus ou moins important, nous faisons fausse route.


Dire « Non » à l’autre c’est dire « Oui » à soi.


Lorsque que l’on fait quelque chose « pour l’autre », il est important de se poser la question : « En faisant cela, est-ce que je me suis véritablement choisi, ou est ce que j’ai cru me choisir ? ».


C’est-à-dire qu’il est important de voir si l’on n’a pas cherché ainsi à jouer un rôle pour être reconnu et aimé.


Et si l’on a ce besoin d’être aimé, c’est bien parce que l’on se sent en « manque d’amour », dans l’idée que cet amour vient de l’extérieur.


Ce qui fait que, pour être aimé, je ne m’accueille pas tel que je suis et je ne me choisis pas, en me positionnant dans l’expérimentation de ma propre vérité.


Or, l’amour n’est pas un objet, on ne décide pas d’aimer ou d’être aimé, c’est cela la grande illusion !


Nous sommes pleinement vivant non pas par ce que nous faisons, mais par ce que nous sommes. Lorsque chacun est dans le respect de son authenticité et qu’il expérimente sans obligation, il vit l’amour.


Lorsque chacun s’accueille tel qu’il est, l’amour est.


L’amour est un constat


Et il a ses propres lois.

  • Il se révèle lorsque l’on cesse de mettre la cause de son malheur – ou de son bonheur – en dehors de soi.
  • Il se révèle lorsque nous nous accueillons tels que nous sommes sans vouloir une autre histoire, un autre passé que celui que nous avons.
  • Il se révèle dans un accueil bienveillant de nous-même, dans une fraternité et solidarité avec nous-même dans ce que nous sommes.
  • Il se révèle lorsque chacun s’installe dans le respect de sa propre vérité et l’expérimente librement.


Dans notre culture judéo-chrétienne, on trouve cette parole du Christ :
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »


Dans mes jeunes années, je culpabilisais énormément de ne pas toujours être le gentil camarade, la personne charitable, le voisin aimable, etc. En bref, celui qui fait toujours passer l’autre avant lui-même.


Aujourd’hui, avec la lecture que la Bioanalogie peut donner à cette phrase, je la ressens tout différemment.


En effet, nous pouvons l’entendre dans le sens où l’autre, le prochain est soi- même, il est notre propre existence.


Je m’explique : on sait que la Bioanalogie nous invite à passer de l’individualisation à la non-identification, en vivant une seule et même réalité où les éléments ne sont ni reliés ni séparés dans la certitude que l’autre – ou l’évènement – n’est que nous-même.


Il n’y a pas « un autre », « un prochain », il n’est qu’un univers, unique, nous-même.


Alors, l’amour c’est être vivant, en vivant (expérimentant) une relation unique entre deux éléments qui n’ont aucune réalité propre : notre forme et le monde extérieur /l’autre.


S’accueillir, c’est ne pas vouloir être différent de ce que l’on est, ne pas vouloir un autre passé, une autre famille que celle que nous avons, ne pas vouloir un autre constat de notre vie que celui qu’on en fait.


C’est donc cesser d’entretenir les notions de temps, d’espace et de dualité en restant accroché à une attente, un résultat ou une intention.


S’accueillir, c’est être l’amour !


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La chronique de la Loi du Principe

L’art de lire les signes de la vie par Jean-Philippe Brébion

Paru dans Néosanté, avril 2018, numéro 77

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