Peur, la claustrophobie

La Peur :

La claustrophobie

Dans l’article précèdent qui traitait de la peur, j’ai développé l’idée que lorsque nous avons peur, c’est que, ce que nous sommes, rencontre inconsciemment l’extérieur et l’interprète en termes de survie, c’est-à-dire dans la dualité.

(pour lire cet article précédent, cliquez ici)

Puisque le propre de l’Homme est la Conscience – c’est-à-dire la Vie et non la survie -, nous avons à rencontrer en conscience ce que nous rencontrons inconsciemment.

Bien évidemment, nous peurs sont dues – sur un plan causal – à notre histoire personnelle, notre histoire familiale, autrement dit à notre inconscient personnel, familial et collectif.

Le fait d’accéder à cet inconscient et d’en retrouver l’origine va permettre pour certain un mieux être.

Thérapie classique

En effet, la thérapie classique va au minimum apprendre à contrôler ou à dépasser sa peur. Elle va permettre aussi par différents moyens d’investigation et / ou de régression de la faire disparaître en remontant à l’origine du traumatisme déclenchant. Et au mieux permettre la résilience si bien décrite par Boris Cyrulnik1.

Ce processus a fait ses preuves et il est très libérateur. Il permet non seulement de pouvoir revenir d’un état de stress post-traumatique mais aussi éventuellement d’en retirer des avantages.

En Bioanalogie, nous ne nous préoccupons pas de l’inconscient tel que défini par la psychanalyse et la psychologie, c’est à dire d’un inconscient causal, qui c’est construit au fur et à mesure de la vie qu’il soit personnel, familial ou collectif.

C’est un autre plan, un autre inconscient qui nous intéresse, celui que j‘ai nommé l’Inconscient Universel, qui, lui, préexiste à toute manifestation. (Voir Néosanté N° 44 Avril 2015).

Il n’est pas causal

Cette différenciation va être fondamentale sur la façon d’aborder nos peurs.
En ce sens qu’avec l’inconscient universel et la loi du Principe, il ne s’agira pas uniquement de faire disparaître cette peur ou de la « résilier ». Il va s’agir ici de révéler en quoi cette peur « témoigne » pour le sujet d’une créativité non encore vécu en conscience.
En quoi cette peur est une invitation à vivre en conscience son intégralité, son entièreté, à rester intact, entier, intégral, et en plus à développer une richesse inconnue inscrite dans le Principe même de la peur.
Là est toute la différence, c’est la vision quantique de la Bioanalogie.

Considérons une peur relativement courante : La claustrophobie

Il s’agit d’une peur des espaces clos limités, confinés. Pour la personne atteinte de claustrophobie, les lieux publics, là où il y a trop de monde autour de soi, les ascenseurs ou les plafonds trop bas vont déclencher une peur, une anxiété, voir même une crise de panique.

Si nous regardons le Principe neutre de cette peur, ce qui est déclenchant c’est d’être bloqué, enfermé, c’est d’avoir l’impression d’être emmuré dans un espace sans échappatoire. Autrement dit la situation d’enfermement met soudainement la personne en contact avec ses limites.

Nos limites sont bien sur notre enveloppe corporelle, mais aussi tous nos sens : le toucher, la vue, l’odorat, l’audition, le goût.

C’est donc comme si soudainement tous nos sens étaient en opposition avec le monde extérieur.
En d’autre termes la personne qui est dans une crise de claustrophobie se trouve enfermée dans un processus dans lequel elle est projetée dans une anticipation de l’avenir de quelque chose de dangereux (lié au temps) , elle veut immédiatement se dégager du moment qu’elle est en train de vivre ( lié à l’action) et elle veut être dans une autre situation que là ou elle est (lié à l’espace) .
Ce sont tous les paramètres de la survie, celle ou l’on met à l’extérieur la cause de notre bonheur ou de notre malheur.

On constate qu’une personne qui souffre de claustrophobie est pour une part dans sa vie, sensiblement dans le fonctionnement que nous venons de décrire. Elle ne vit pas pleinement, car projeté dans un futur inquiet, accrocher au fruit de ses actions et voulant une autre réalité que ce qu’elle vit. Elle survit plus qu’elle ne vit.
La crise de panique étant la simple amplification du fonctionnement plus ou moins habituel de sa vie.

En séminaire je pose souvent cette question aux participants :
– Quel est le seul moyen d’être libre en prison ?
La réponse que je donne est celle-ci :
– C’est de ne pas vouloir s’échapper.et donc choisir d’expérimenter ce qui est, là où je suis, sans vouloir être ailleurs que là où je suis.

Régulièrement je cite Teilhard de Chardin lorsqu’il écrit : « La Vie est expérimentation »

En effet qu’est ce que veut dire expérimenter ?

C’est une action permanente de choisir à chaque instant la réalité telle qu’elle est.
C’est être en même temps l’observateur de sa propre expérience et l’expérience elle même.

Cette expérimentation met en jeu trois paramètres incontournables de la Bioanalogie : le temps, l ‘action et l’espace.

Elle traduit l’invitation de la claustrophobie qui est :

Avec le temps : cesser de se projeter dans le futur dans l’attente d’une autre réalité que celle qui est là. Ne pas avoir d’attente particulière, vivre une ouverture permanente à se laisser surprendre par le nouveau. Sortir de toute habitude, de toute tradition, de toute convention qui nous entretiendrait dans un passé sécurisant.

Avec l’action : vivre cette action sans vouloir être accroché au résultat de celle-ci, tout en laissant le sens de sa propre réalisation se révéler.

Avec l’espace : Incarner le « Tu ne tueras pas «  de la tradition judéo-chrétienne dans le sens ou « Tu ne diras pas non à la réalité telle qu’elle est ».En sortant de tout jugement et en s’ouvrant à l’universalité de tous les possibles.

La claustrophobie est donc à mon sens une invitation à vivre en conscience la célèbre phrase de Teilhard de Chardin :

« Nous ne sommes pas des êtres humains vivant une expérience spirituelle. Nous sommes des êtres spirituels vivant une expérience humaine. »

« Un merveilleux malheur » de Boris Cyrulnik, Editions Odile Jacob, 1999. 

PS : Le thème des peurs a été développé pendant toute une saison dans la rubrique Les Principe de Juliette sur le site www.bioanlogie.com

La chronique de la Loi du Principe

L’art de lire les signes de la vie par Jean-Philippe Brébion

Paru dans Néosanté, avril 2016, numéro 55

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2 réflexions sur “Peur, la claustrophobie

  1. Bonjour, j’ai lu votre article qui parle de la claustrophobie dont je souffre, de quel façon je peux m’en libérer! J’aimerais voyager mais j’ai extrêmement peur de prendre l’avion! Merci! Je demeure au Québec

    • Bonjour Dany, je vous invite à relire la dernière partie (avec le temps, l’action et l’espace). En d’autres mots, plus on se permet de vivre le quotidien,sans vouloir autre chose que ce qui est là, sans vouloir un autre passé que celui que nous avons eu, sans vouloir une autre histoire que celle que nous avons eue, en sortant de tout attente de l’extérieur, moins cette claustrophobe s’exprime laissant place à toute notre créativité.

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