La Consommation, une alternative au manque…
La consommation est un thème récurrent dans nos vies quotidiennes.
Pour certains, pouvoir consommer signe un véritable progrès, pour d’autres c’est est une des causes principales de l’endormissement de la conscience.
(J’ai vu récemment un tag parodiant la phrase de Karl Marx : « La consommation, c’est l’opium du peuple ».)
La Bioanalogie n’étant pas dualiste, elle ne nous propose pas de participer à ce genre de débats mais bien plutôt de nous intéresser au sens que peuvent avoir les différents fonctionnements liés à notre consommation :
- Besoin constant d’acheter toujours plus de vêtements alors que notre dressing déborde déjà.
- Compulsion à acheter des objets déjà possédés en plusieurs exemplaires.
- Aspiration permanente à toujours avoir le modèle le plus récent (téléphone portable, voiture etc.)
- Besoin de « faire les magasins » sans avoir rien à acheter en particulier.
En bref, tout ce qui rejoint l’attitude « d’acheter pour acheter » sans véritable nécessité ou utilité.
Pour accéder au sens, il nous faut tout d’abord comprendre les mots consommation et consommer : l’étymologie latine cum (avec) et summa (somme) se traduit par « avec la somme », c’est à dire la somme totale.
Il s’agit donc de quelque chose de complet, qui est à mener à terme, à parfaire, au sens de se perfectionner. (Ceci nous aide à comprendre la dernière phrase du Christ sur la croix – « Tout est consommé » – la mission est remplie, Tout est accompli. )
D’autre part, il y a une association sémantique entre consommer et consumer. Ce dernier, qui signifie brûler, peut nous conduire à détruire, abattre, anéantir, annihiler comme le feu qui transforme la totalité de ce qu’il touche.
Ensuite, acheter c’est échanger quelque chose (un objet, un animal etc.) contre de l’argent. Selon la Loi du Principe, on peut donc dire qu’acheter, c’est donner une valeur équivalente – égale – à une chose extérieure à soi.
En lecture du Principe, acheter est donc une invitation à amener à la conscience que tout ce qui est à l’extérieur a une valeur égale à ce qui est à l’intérieur, et que la vie est cette rencontre entre ces deux plans.
En effet, en Bioanalogie nous savons que la vie est « trois plans, ni reliés ni séparés, appartenant à une seule et même réalité » : chaque plan est 100%, si un seul disparaît, c’est la totalité qui disparaît. (Le mental ne peut accéder à cela, seule la conscience peut appréhender ce constat.)
En d’autres termes, il s’agit de prendre la responsabilité des événements extérieurs qui nous touchent afin de révéler en quoi ils nous parlent de quelque chose –non encore conscient – à l’intérieur de nous : ces événements parlent d’une créativité que nous n’avons pas révélée.
Notons qu’ici « prendre la responsabilité » ne signifie pas « être responsable » en tant que cause, mais être dans la certitude absolue que si l’on est touché par quelque chose, c’est que cela nous concerne et est au service de la Conscience.
Il s’agit donc d’intégrer que, quoi qu’il nous arrive, ce « quelque chose » extérieur à nous n’est pas la cause de notre bonheur ou de notre malheur.
C’est le premier constat de l’Homme sur le chemin de la conscience.
Nous avons vu ci-dessus que « consommation » se relie à un sens de totalité, d’aller au bout des choses, sans réserve, comme le feu qui brûle tout.
Selon la Loi du Principe, l’hyper consommation traduit donc une invitation à nous engager sans réserve, à donner de la valeur à la totalité de ce qui nous touche, nous divise, et nous laisse dans l’émotion, c’est-à-dire en dehors de nous. (ex-movere)
Cela nous ne nous permet-il pas de comprendre quelle est l’invitation collective proposée par l’hyper consommation actuelle et pourquoi cette invitation se fait de plus en plus pressante ?
Nous constatons en effet de grands changements de paradigmes, tout « bouge », tant sur le plan matériel que sur le plan spirituel : l’évolution technologique, les découvertes au sujet de l’univers quantique, la désacralisation et/ou l’intégrisme religieux qui mènent au terrorisme, les maladies émergentes ou récurrentes, sources de psychoses généralisées, tout ceci perturbe les notions d’espace et de temps et nous en sommes dérangés, déroutés et souvent anxieux.
Ainsi, en mettant la cause de son bonheur en dehors de lui, l’Homme qui ne peut plus contrôler l’extérieur se retrouve dans une grande insécurité et dans l’illusion de manque qu’il cherche à compenser.
Or, c’est là qu’il fait fausse route car le manque est le propre de notre incarnation.
Je m’explique :
En nous incarnant, nous prenons forme.
Prendre forme, c’est avoir une limite qui détermine un intérieur et un extérieur.
C’est par cette forme que nous pouvons nous réaliser et être en paix.
Notre Empreinte de naissance – structure de notre incarnation- est Unique Originale et Singulière et donc n’est comparable à aucune autre.
De fait, nous ne pouvons pas être plusieurs formes en même temps : en prenant forme, nous manquons à toutes les autres.
Ainsi, plus l’homme consomme, moins il prend la responsabilité de sa vie car moins il perçoit l’importance du fait que l’extérieur est égal à l’intérieur et que cet extérieur ne parle que de lui.
En conclusion, l’hyperconsommation est l’expression biologique de ce que l’Homme ne sait pas intégrer et amener à sa conscience.
Pour nous réaliser, il nous faut vivre « plein feu », c’est-à-dire brûler intensément et sans réserve tout ce qui nous touche de l’extérieur, dans l’hyper consommation de ce qui vient nous éveiller.
Cette façon d’être participe de l’évolution en nous permettant d’intégrer différemment cette course à la consommation et de transformer la peur du manque.
Non accessible au mental ou la raison, cette attitude intérieure est celle de l’Homme éveillé à sa véritable dimension : La Conscience.
La chronique de la Loi du Principe
L’art de lire les signes de la vie par Jean-Philippe Brébion
Paru dans Néosanté, Décembre 2014, numéro 40
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Bonjour,
Peut être ne sommes nous pas fait pour « avoir » une relation aux choses qui nous rendent esclaves…Mais tendre vers la possibilité que nous sommes des privilégiés qui disposons d’un certain nombre de choses qui peuvent disparaître, et laisser cette place pour le mouvement, le changement?
Cécile.
Tant que la consommation ne vient pas compenser un vide et que nous n’en sommes pas dépendant.
Sylvie
J’aime lire tout ce que tu écris. Cela me permet de me repositionner et de rester calme et sereine face à la vie extérieure, du style discussion avec l’un ou l’autre de mes frères. Alors que je les sens tendu et très sur la réserve.
Merci,pour toutes les écritures que je lis en générale et aussi sur « biosanté »
J’aurai internet dans mon appartement à partir du 8 juillet !!!! pour le moment je fonctionne avec une 4 G mais seulement 2 GB par mois !! Ce qui ne me donne pas la possibilité de suivre Juliette pour le moment.
Bisous caniculaire de la Belgique à vous deux.
Michèle
Bonjour
Merci pour cet article vraiment très intéressant. Je suis moi même touchée par toute cet hyper consommation voyant parfois mes contemporains prêts à se battre pour posséder l’article convoité.
On pourrait aussi affiner notre perception bioanalogique en regardant avec conscience vers quoi on consomme le plus: vêtements ou nourriture ou appareils technologiques….
Amicalement
En effet, selon la loi du Principe, l’article convoité vient aussi apporter une précision.
Sylvie